Le Mur de Boulogne – Encore Plus !
On a le plaisir de vous partager un article de blog sur Le Mur de Boulogne par Adrian Rozei.
« Encore plus !
A Boulogne-Billancourt, la mairie a récemment lancé un concours ouvert à tous les artistes, professionnels ou amateurs, afin de recouvrir d’une fresque la face “aveugle” d’un immeuble du centre-ville.
« Peintures murales », « fresques » ou « trompe-l’œil » ? elles deviennent un véritable “art populaire”… comme en Amérique Latine ! »
N’ayant plus rien entendu sur la suite de ce projet, pendant près de 3 ans, je craignais qu’il soit abandonné.
Mais, comme dit un vieil adage : « On n’est jamais à l’abri d’une bonne nouvelle ! »

Un soir pluvieux de février, un peu par hasard, j’ai découvert « @lemurde boulogne », qui se trouve dans la « Rue Paul-Adolphe SOURIAU », voie perpendiculaire sur l’avenue Edouard Vaillant, pas loin de la place Marcel-Sembat. J’ai décidé de revenir de jour, dans des conditions plus favorables pour la prise des photos.
Cette fois-ci, j’ai découvert « le mode d’emploi » de l’œuvre « Street-Art » qui couvre un mur aveugle, long de 200 mètres et haut de 7 ! Le panneau installé sur le mur expose en 10 points, « l’art et la manière » de réaliser des œuvres artistiques, que l’on soit peintre professionnel ou simple amateur. Trop long pour être reproduits « in-extenso » !
Mais, j’ai retenu que « Le Mur de Boulogne est mis à la disposition des artistes par la Ville de Boulogne-Billancourt, sa gestion est opérée par l’association Acaci’Art ».
Très bonne nouvelle ! Je pense, personnellement, que la gestion d’un « espace artistique » est du domaine de l’initiative privée, pas de celui des administrateurs de la ville.
C’est, peut-être, ce « changement de paradigme » qui a pris tant de temps entre l’annonce du projet et sa réalisation ! A moins que ce ne soient que… les « lourdeurs administratives »… ce qui revient au même !
Entre-temps, j’ai découvert, dans la revue « BBI » du mois de mars 2024, un texte qui m’a appris plein de choses à ce sujet.
« …ce mur… n’est pas qu’à destination d’artistes confirmés. Deux autres sections sont présentes : l’une est un mur d’apprentissage où chacun peut venir s’entraîner et particulièrement les jeunes, et l’autre, un mur d’expression libre à destination des initiés comme des néophytes. »
Et, aussi, que « l’impasse a commencé à être investie par les artistes il y a seulement deux mois. » Ce qui prouve qu’il s’agit d’une vraie « nécessité » populaire !
Je dois avouer que « le mur de Boulogne » me plaît énormément ! Pas seulement parce qu’il répond avec joie et bon goût au mur d’en face, qui n’est qu’une suite de formes géométriques noires ou grises sans aucune originalité !
Bien sûr, en fonction des goûts, formations artistiques, préférences… de tout un chacun, on peut aimer ou détester telle ou telle œuvre. Mais, ce que je préfère, ce sont les « débordements » qui représentent le choix des artistes « non-conventionnels » : une poubelle qui continue le sujet du mur mitoyen, une inscription comminatoire adressée aux artistes, une référence à des motifs folkloriques internationaux… tout en restant dans les limites de la charte de bon comportement affichée.

Il faut se souvenir que le « Street-Art », par définition, n’est pas appelé à durer… « autant que les impôts » !
C’est, d’ailleurs, la question de la pérennité de ces œuvres qui « m’interpelle » ! Le bâtiment dont le mur aveugle a été décoré affiche un panneau qui mentionne une « Déclaration préalable / Autorisation de lotir » en date du… 28 novembre 2008 !
Il s’agit, une fois de plus, d’un témoignage du passé industriel de la ville de Boulogne. Comme le prouve la façade d’un style « Art Déco ». Certes, il ne s’agit pas d’un « chef-d’œuvre » d’architecture ! Mais, c’est toujours mieux que les façades noires et grises, mentionnées précédemment !
Si j’ai bien compris, le retard pris par ce projet qui s’étendrait sur plusieurs dizaines de milliers de mètres carrés, est dû à l’existence d’une toute petite maisonnette, dont l’existence m’intrigue depuis… des décennies ! Il s’agit, une fois de plus, de l’un de ces témoignages du « patrimoine du quotidien » qui « sans tambour, ni trompettes » disparaissent jour-après-jour dans l’indifférence générale et sous les coups de butoir de la spéculation immobilière.
Boulogne, 20 avril 2024 – Andrei Rozei
Article complet ici
